Le développement durable : enjeu majeur de ce début de siècle
Nous sommes entrés dans une période de transition écologique et énergétique qui doit nous conduire à faire du XXIè siècle le siècle du développement durable. Il en va de l’avenir de la planète.
Le débat n’est pas simplement écologique, il est aussi politique, économique et social. La préservation de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique supposent en effet un volontarisme politique fort capable de prendre en compte les bouleversements économiques engendrés par un profond changement de nos modes de production et de consommation.
Il s’agit bien, au plan mondial, de mettre fin aux errements actuels en matière de consommation énergétique.
Or, alors que les enjeux liés à l’environnement sont devenus essentiels, les pays, les industries et les sociétés avancent moins vite que la conscience écologique qui se développe partout dans le monde. Un seul exemple : nous avons franchi le cap du milliard de voitures à l’échelle de la planète, bientôt nous atteindrons les deux milliards de véhicules.
Quel paradoxe, alors que chacun partage, dans les pays riches, la volonté d’aller vers un développement durable. Les économies émergentes, - Chine, Inde, Brésil, Egypte
-, ne peuvent accepter que l’Occident, trop longtemps égoïste, ne leur donne des leçons, alors que nous restons les principaux pollueurs de la planète.
C’est donc chacun de nos gestes qui prend une importance considérable :
consommation énergétique, tri des déchets, préservation de l’eau
Nos villes ne doivent plus entrer en concurrence avec la nature. C’est sur ce dernier point que je voudrais insister.
En acceptant de rédiger, pour le Conseil économique et social, un Avis sur La Nature dans la Ville (1), j’ai voulu mettre l’accent sur les enjeux du quotidien en matière d’amélioration du cadre de vie. Ce n’est plus le rêve des « cités radieuses » faites de béton qui ont fasciné notre imaginaire dans les années 1970 qui perdure aujourd’hui, mais le souci de ramener la nature dans la ville.
La nature dans la ville, ce n’est pas un simple projet ornemental. Trames vertes, corridors écologiques, jardins publics, espaces fleuris sont, pour l’homme, autant de boucliers protecteurs dans un monde qui continue à s’urbaniser. Les décideurs publics et privés, dans leurs projets d’urbanisation ou d’industrialisation, doivent désormais intégrer la composante « nature », non pas comme un ajout artificiel, mais comme un élément essentiel du puzzle de la vie.
Ecologie, économie et politique relèvent désormais d’une vision globale, fondée sur une philosophie humaniste, afin d’abolir les excès du passé qui ont généré les villes industrielles et les villes-dortoirs.
L’écologie doit donc apparaître comme une manière absolue de préserver l’homme sans sombrer dans l’utopie d’un monde sans économie.
Bernard Reygrobellet
(1) « La Nature dans la Ville, biodiversité et urbanisme », étude présentée par Bernard Reygrobellet au nom de la section du Cadre de Vie, Conseil économique et social.